
Difficilement ( peut-être est-ce l’excitation du moment ? ), je parviens à défaire le papier cadeau, découvrant ainsi les désormais célèbres lettres rouges qui ornent la totalité des produits estampillés Nintendo. Je sors, de manière désordonnée, les différents éléments disposés dans la boîte ( console, transformateur, câble péritel et manettes ) ; ne prenant pas la peine, au passage, de jeter un œil sur les instructions fournies avec. J’effectue ensuite les quelques branchements nécessaires, j’insère la cartouche Super Mario Bros / Duck Hunt, "gracieusement" offerte, j’allume le grand téléviseur et saisis la manette. Mon sourire se reflétant dans l’écran s’efface au profit d’un écran-titre silencieux. Je presse alors le bouton A et...
La mélodie qui succède au silence raisonne dans la pièce et dans ma tête. Un sympathique petit personnage gesticule, au gré de mes envies, dans un décor des plus singulier. J’avance, lentement, presque étourdi par ce qu’il est possible de réaliser à l’écran. Je saute, martelant les briques de la tête, j’aplatis d’étranges créatures aux formes arrondies, je mange des champignons, attrape quelques pièces. L’émotion m’étreint, me saisit violemment. Le bonhomme vit, survit grâce à moi ! Je ne peux décemment l’abandonner, je ne peux me résoudre à arrêter. Et quand bien même, pourrais-je me pardonner d'avoir laissé ainsi, à son propre sort, ce nouvel ami de pixels ? Pire, pourrais-je retrouver, une fois la télé éteinte, ces morceaux de sourires, de joies qui tourbillonnent dans mon esprit ?
Qui sait, peut-être jamais... ou dans 10 ans seulement...

Je saisis alors l’imposante boîte, affublée du fameux logo rouge, et déballe le tout sur la moquette. Ensuite, et de manière méthodique ( et oui, on change en grandissant ), je vérifie, un à un, les éléments qui composent le pack, effleurant au passage les formes arrondies de la précieuse console. L’impatience, finalement, s’efface, le temps s’arrête, ou presque. Je m’attarde même, un instant, sur les images disposées à l’arrière de la boîte, c’est dire ?! "Aurais-je, inconsciemment, peur d’être déçu ?" ... Cette pessimiste question est très vite oubliée lorsque mes yeux se posent sur la jaquette du jeu tant convoité : Super Mario 64. L’envie se fait pressante, à nouveau. Je reprends derechef ! L’installation ne demande guère que quelques minutes. Je peux enfin appuyer sur le bouton Power.
Une voix guillerette parvient alors à mes oreilles. Oui, cet ami d’il y a 10 ans s’annonce. Puis son visage apparaît, la mine visiblement réjouie. Le prologue passé, je peux débuter la partie. Le petit personnage rondouillard gesticule, au gré de mes envies, dans la coursive d'un château sublime ( et sublimé par la 3D ). J’avance, lentement, presque étourdi par ce qu’il est possible de réaliser à l’écran. Je saute, d’une façon différente à chaque fois, je cours, je grimpe aux arbres, j’attrape quelques pièces. L’émotion m’étreint, me saisit violemment... le bonhomme vit, revit, de nouveau grâce à moi ! Je ne peux pleinement décrire l’instant, juste dire que je suis heureux tout simplement. L’histoire se répète... et je ne puis me résoudre à stopper la partie. Oui, pourrais-je retrouver, une fois la télé éteinte, ces bouts de magies, ces poussières d’étoiles et cette joie qui tourbillonnent encore dans mon esprit ?
Qui sait, peut-être jamais... ou dans 10 ans...

J’ouvre le boîtier blanc et saisis, prudemment, le brillant CD. Je l’insère dans la console, allume l’écran LCD. Le jeu est lancé... Une voix familière raisonne de nouveau dans la pièce. Une mélodie nouvelle, un écran-titre et des étoiles. Et dans ma tête, des souvenirs d’il y a 10 ans... 20 ans même. Des souvenirs qui, malheureusement, s’échappent et filent, comme une étoile. En effet, passé quelques minutes, je t’aperçois très cher ami, en bien mauvaise posture. Ta dulcinée est de nouveau enlevée, Bowser est triomphant et toi... et toi... fatigué, le souffle court. "Le poids des années aurait-il eu raison de nous ? La concurrence aurait-elle finie par te faire plier ?" Je ne puis me résoudre à le croire. C’est en ami que je vais continuer...
Quel mauvais tour m’as-tu joué là ? L’introduction était trompeuse, ton état de fatigue également. Ce petit personnage rondouillard, d’il y a 10 ans, gesticule de nouveau, au gré de mes envies, dans un environnement spatial des plus savoureux. J’avance, lentement, étourdi par ce qu’il est possible de réaliser à l’écran. Je cours et tourne, tourne tout autour des planètes, je saute et virevolte, j’attrape des fragments d’étoiles et quelques pièces. L’émotion m’étreint, me saisit violemment... tu vis, revis. Moi aussi. Je ne peux pleinement décrire le moment, juste dire que je suis heureux tout simplement. L'histoire se répète.
Il y en a certains qui tombent amoureux d’une musique, d’un livre ou d’un film. Il y en a même qui en pleurent de joie... un peu... beaucoup. Et bien sache, fidèle ami, qu'il en va de même pour moi. Oui, toujours intacte, l'émotion est vive. Les jours passent, les années filent, mais toujours, lors de nos retrouvailles, il subsiste cette émotion particulière. Alors, si je puis te dire une chose très cher ami, si je puis faire quelque chose en échange de toutes ces étoiles qui trottent dans ma tête, c’est juste te dire ...
Merci.
Signé un ami.
1 commentaire:
J'ai tout simplement adoré ton article. T'as réussi à me refiler tes émotions, renouer avec la série que l'on adule à dix ans d'intervalle presque jour pour jour, je trouve ça fabuleux. Malheureusement, j'ai pas connu cette époque du jeu vidéo.
Continue ton boulot, les dessins sont supers et les articles aussi !
keep it up !
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